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La pratique du zen

  • Photo du rédacteur: Jin Shin
    Jin Shin
  • 25 sept. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 déc. 2024



La pratique principale du zen est la méditation assise, zazen. Elle consiste au départ à essayer de ne rien faire, ce qui est extrêmement difficile. La posture et la respiration permettent d’atteindre un état initial de calme et de silence intérieur sans lesquels rien n’est possible. Mais nos perceptions, nos sensations, nos émotions et nos pensées s’agitent continuellement, nous rêvons ou nous nous assoupissons. Parfois, nous tombons dans l’ennui, les pensées négatives comme « Je n’ai pas les qualités nécessaires » nous submergent. Et plus nous essayons de contrôler notre esprit, plus notre corps-esprit se tend.

Peu à peu, cependant, avec le temps un espace s’ouvre et une compréhension de la non-pensée et du non-effort commence à émerger. L’énergie contenue dans le désir d’échapper à la souffrance et de connaître la nature de la réalité retourne doucement vers sa source. L’image des vagues, non pas le flux qui arrive sur le rivage, mais le reflux qui retourne vers l’océan illustre cette idée.

Il est important est de réaliser la présence constante d’un observateur dans notre esprit qui surveille toutes nos activités pour en apprécier les effets et déclencher des corrections. Cet observateur est en fait une autre activité de l’esprit ; cette compréhension est une étape importante pour faire l’expérience de la non-pensée.

La méditation est un délicat exercice d’équilibre entre la concentration nécessaire pour garder une attention neutre sur les activités de l’esprit et une relaxation pour ne pas se laisser emporter par ces activités. Quand la concentration et la relaxation simplement sont, sans réflexivité et narration, une ouverture se fait, une étape importante est franchie.

Tout objet est vide par interdépendance causale, mais la négation de cet objet est également vide, de part l'interdépendance conceptuelle . Comment la notion d'un espace vide pourrait-elle exister sans les objets qui y apparaissent ?

Comme l’écrivait un maître chinois célèbre, Hui-Neng, lorsque nous avons oublié tout ce qui concerne l’esprit, où irions nous donc chercher cet esprit ? C'est seulement quand les représentations figées dans notre esprit par notre conditionnement sont oubliées que de nouvelles perspectives peuvent naître. La montagne n'est pas la montagne, c'est pour cela qu'elle est la montagne.

La méditation consiste à laisser tomber les pensées au fur et à mesure qu'elles surgissent, mais cela ne doit pas nécessiter d'effort. Le lâcher-prise est la compréhension de l'inanité, en général, des activités mentales qui ne représentent pas la réalité et n'ont donc pas vraiment d'intérêt.

La non-pensée n’est pas l’absence totale de toute chose, un vide absolu. Ce vide est un espace rempli de potentialités, distinct de l’espace-temps physique ; on pourrait dire que l’interdépendance contient en elle ces potentialités. Quand ces potentialités sont manifestées, les phénomènes apparaissent à l’esprit. Recueillement et sagesse, dhyana et prajna, expriment la non-dualité entre l’absence de phénomènes et la connaissance claire de leur nature.

Avec le temps, l'état d'attention, qui nécessite un effort aussi minime soit-il, laisse place à un état d'inattention et d'ouverture. Le zen emploie parfois la métaphore du miroir. La compréhension de la vacuité des images reflétées depuis un monde extérieur et de l'insubstantialité dans le mental de cette vacuité mènent naturellement à la disparition du moi et des pensées.

Les koans sont un outil utilisé dans le zen pour abattre les barrières conceptuelles qui empêchent la vision claire. Des exemple de koan sont « Quel est le bruit d’une main qui bat ? » et « Un buffle entre dans une pièce. Toutes les parties du corps, la tête, le torse, les pattes, entrent, sauf la queue. Pourquoi ? ». Aucune solution ne peut être trouvée par l’esprit pensant. Au bout d’un certain, la fatigue mentale, une maturation inconsciente peut-être, l’aide du maître permettent de déclencher un mouvement de lâcher-prise et de compréhension soudaine. L’expérience de ce moment est alors inscrite à jamais dans l’esprit du pratiquant.

Les pensées représentent notre conception du monde, des évènements dans l'espace et le temps, des relations entre les objets physiques et mentaux, observés par notre esprit. Il faut nous ouvrir à la possibilité que cette conception du monde soit erronée, que l'espace-temps, la causalité, l'observateur, la conscience, la matière ne représentent pas la réalité ultime.

Les expériences sont importantes dans le zen, mais il ne faut pas s’y attacher comme à une richesse matérielle ou, plus subtilement, spirituelle. Ce ne sont que des expériences passagères qui deviennent des mémoires. Le plus important est la compréhension profonde, intime et stabilisée de la nature de la réalité.


 
 
 

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